lundi 22 septembre 2008

La veille de l'exécution de Troy Davis

Voilà la mise à jour des derniers événements sur la situation de Troy Anthony Davis.
À moins que la Cour Suprême de Géorgie ou des Etats-Unis n’intervienne, Troy sera exécuté à 19h demain - mardi 23septembre 2008.

Contexte
Pour ceux qui n'ont pas suivi : la plupart des gens pensent qu'il est innocent, ou bien en tirent la conclusion, en raison du fait que presque tous les témoins sont revenus sur leurs dépositions après le procès.
C’est une erreur judiciaire qui va peut-être causer la mort de Troy Anthony Davis demain soir.

Pour plus de détails sur l’affaire, vous pouvez lire
- la page d'Amnesty France lui a consacré
- Georgia Prepares to Execute Man Who is Probably Innocent (la Géorgie s’apprête à exécuter un homme qui est probablement innocent)
- We are all Troy Anthony Davis (nous sommes tous Troy Anthony Davis)
- L’article du NY Times de Bob Herbert (le meilleur résumé objectif)
- Sur Google "Troy Anthony Davis".
La famille de Troy n'a pas d’autre choix que d’attendre et de s’attendre au pire, et passent les dernières heures de la vie de Troy avec lui aussi que la prison les laissera.

Voici les derniers événements récents :


Le comité de pardons et de remise des peines de l’état de Géorgie
Samedi dernier, le comité de pardons et de remise des peines de l’état de Géorgie (Georgia's Board of Pardons and Parole) a refusé de réexaminer le cas de Troy et dit que c’était leur décision finale.

La cour suprême de l'état de Géorgie
Il y a eu un appel devant cette cour. La décision prise était contre Troy 4 voix contre 3, mais tout le monde s’attendait à ce qu’on lui accorde la clémence, étant données les preuves irréfutables de son innocence. Un juge seulement peut changer sa décision pour faire suspendre l’exécution, ce qui laisserait le temps et la possibilité pour le comité de pardons et de remise des peines de l’état d’accorder la clémence.

La Cour Suprême des Etats-Unis
La cour suprême des Etats-Unis n'a pas encore officiellement pris de décision pour une possible audience, car c’est le 29 septembre qu’ils doivent se prononcer. Le cas de Troy est en attente avec une quantité d'autres cas. Les juges pourraient choisir de ne pas accorder une nouvelle audience ou bien de demander une suspension de l’exécution. Mis à part ca, le problème le plus urgent et grave, c’est qu'ils vont se réunir pour en parler 6 jours après la date prévue de l'exécution de Troy.

La couverture médiatique aux Etats-Unis :
La famille et les défenseurs de Troy estiment que la Géorgie, avec son histoire de justice défectueuse pour ses citoyens noirs, est peu susceptible d'arrêter l'exécution d’elle-même. Outre une suspension de l'exécution accordée par l'une ou l'autre des cours suprêmes, le seul espoir est que les médias, au niveau national et international, dévoilent les failles de l’affaire et le fait qu'il y a doute irréfutable sur la culpabilité de Troy. Une telle couverture médiatique, qui lui a sauvé la vie une fois en juillet 2007, serait assez embarrassante pour que la Géorgie soit forcée d’accorder un nouveau procès.
Malheureusement, il n’y a eu aucune couverture médiatique de cette affaire à la télévision américaine et très peu de journaux en ont parlé en dehors de la Géorgie. Le Monde a consacré plusieurs articles au sujet de l’affaire.

Si vous croyait en l’innocence de Troy, entrez en contact avec la presse pour leur demander de couvrir l’affaire et allez sur le site d'Amnesty International

dimanche 29 juin 2008

Allah l'omniprésent

JE LE REPETE POUR CE QUI SERAIENT CHOQUES PAR CET ARTICLE : JE SUIS PARFAITEMENT CONSCIENTE DE LA PARTIALITE DE CE BLOG, IL S'AGIT D'UN BLOG DE VOYAGE OU J'ECRIS EN VRAC CE QUE JE PENSE ET J'ASSUME CE QUE JE DIS...
Comment écrire un blog sur l’Egypte sans aborder le sujet de la femme ? Et comment aborder ce sujet sans parler de religion ?? Me revoilà donc en direct de Port Saïd pour partager mes impressions et opinions sur ce sujet étonnant, troublant, sensible, qui est dans toutes nos discussions ici et qui est si difficile à comprendre ou à aborder sans porter de jugement. Vous ne vous offusquerez pas des mots que j’utilise ou de mes aprioris. En tout cas, en tant que française de passage dans ce pays musulman, c’est ce qui me marquera le plus, je crois. Bref, tout ça pour dire que je voulais y réfléchir et ne pas me précipiter pour en parler. Concernant mon opinion là-dessus, je suis passée par plusieurs phases depuis mon arrivée il y a deux mois. Tout d’abord c’est le choc. Toutes ces femmes voilées ou nikabées, qu’on ne voit pas dans les cafés, qu’on croise tel des fantômes dans la rue, qui n’ont pas leur place dans la vie économique et politique de ce pays et qui ne sont « bonnes » qu’à faire des enfants… c’est pas évident à comprendre même quand on est pas ultra-féministe. Puis, à un moment je me suis dit « quand même, elles sont beaucoup plus libres que ce que je croyais » (je me rappelle plus bien mes arguments à ce moment là…) et je trouvais que le voile était joli et que ça rendait les femmes belles… Oui, je me suis dit ça pendant un moment. Maintenant, je suis revenu à la phase 1, c'est-à-dire une incompréhension générale agrémentée d’un peu de frustration, de choc et de découragement.
Il faut savoir qu’il y a 10 ans, les femmes égyptiennes portaient la mini jupe, pouvaient se baigner dans la mer, il y avait des mouvements féministes etc. Mais quelque chose a changé. Les égyptiennes sont soudain obligées de se cacher sous des voiles, des nikabs, des longues jupes et des gants pour cacher leurs attributs, et ce, dès la puberté. Tout est devenu "haram" (péché). Toute forme d’art est devenue interdite par ce courant religieux ultra-rigoriste (le Wahhabisme) : la danse : haram, le théâtre: haram, le cinéma: haram, et même la musique dans son intégralité est considérée comme perversion qui détourne du droit chemin. Le droit chemin, c’est celui qui te garantit une place au paradis. Ici, tout le monde vit dans l’espoir qu’au paradis, ce soit mieux… Bref, ce courant fait une interprétation excessive du Coran sur le sexe, la femme, les arts, l’alcool, la femme (en bref tous les péchés…) et la pratique de la religion. Il y a comme des niveaux de haram et au top de la liste : le sexe.
Pour l’organisation du festival de court-métrages de l’Alliance, lors du tri des films qu’on nous a envoyé, il fallait penser à la censure éventuelle du comité de direction de l’Alliance (pas de scène non politiquement correcte avec un degré de tolérance zéro).
Aujourd’hui, c’est devenu la norme en Egypte et les femmes elles-mêmes décident de se plier à ces restrictions et leurs libertés sont réduites à se marier (avant 25 ans parce qu’après on ne trouve plus de mari –il y a plus d’hommes que de femmes) et à faire des enfants. La religion tient une place tellement importante qu’elles préfèrent porter le nikab être (ou paraître !) pieuses et ainsi être respectées.
Bien sûr c’est un schéma bien général et que je vois de l’extérieur, de mes yeux innocents de petites française. Certaines travaillent, certaines ne portent pas le voile. Dans les villes elles font des études souvent (surtout parce qu’à l’université elles peuvent trouver un mari pas trop mal) et j’en ai même vu une fumer au Caire ! Certaines de mes étudiantes de mon âge apprennent le français pour leur travail ou pour même pour leur plaisir, par ouverture d’esprit, mais la plupart n’ont qu’une chose en tête : se marier. Souvent, elles ne remettent pas une seconde en question leur condition ou leur façon de vivre et ce n’est évidemment pas ma place de leur exposer mon avis, mon exaspération ou ma désolation ou bien de leur donner des conseils. Je ne fais que les écouter et je joue le jeu. C’est pourquoi, entre stagiaires, c’est le sujet récurrent et c’est très frustrant. Nous respectons du mieux possible les coutumes (ou interdictions) locales et on transpire dans nos manches longues, sous 50°, on ne fait pas de vélo (interdit !), on ne s’allonge pas sur la plage et on se met encore moins en maillot… Alors, on va s’isoler dans des hôtels *** de touristes américains et on se baigne (comme aujourd’hui J) pour ne pas se sentir trop soumises à une culture qui ne nous appartient pas. (J’ai quand même vu à la piscine des petites filles égyptiennes de 6-7 ans se baigner avec des maillots de bain + jupe ou pantalon par dessus…)
Pas évident parfois de savoir ce qui est permis et ce qui ne l’est pas. Hier par exemple, on est allés dans une station balnéaire : Raas Elbar et j’avais mis un t-shirt qui montrait mes épaules et on m’a demandé si j’avais pas autre chose … euh … non ! Il fait 50° !
Les femmes et les hommes ne se touchent pas. Tout contact physique est réservé pour aux couples, dans l’intimité enfin, je pense ! je suis pas là pour voir !) On ne verra jamais un couple s’embrasser dans un lieu public – ça change de la France et des amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics ou des boîtes de nuit aux Etats-Unis où là, c’est carrément de la pornographie publique !!
Tout le monde attend le mariage pour avoir des relations sexuelles et donc les hommes sont comme des fous quand ils voient une russe en short qui visite la vallée de rois –merci les russes pour l’image dégradante que vous donnez de la femme étrangère ! tout le monde en pâtit !
Si par malheur une fille a une relation sexuelle avant le mariage, elle aura une mauvaise réputation et ne trouvera jamais de mari (le contrat impose la virginité) et même celui avec lequel elle aura couché ne voudra pas l’épouser parce que c’est une fille facile ! … Donc, certaines se font reconstituer l’hymen… Yarks !
Autre chose qui ne choquera que vous, lectrices : ON NE TROUVE PAS DE TAMPONS EN EGYPTE !! Passez le message pour celles qui veulent venir. Mieux vaut être prévenue !
Le mariage : voilà comment ça se passe en général : un homme repère une femme (pas facile si elle porte le nikab de savoir si elle est belle !), ensuite, il va voir sa famille et leur annonce son intention d’épouser leur fille. Il a quelques mois pour montrer, à la famille et à elle, qu’il vaut le coup. Ils peuvent se rencontrer mais c’est évidemment en présence d’un membre de la famille de la fille et en général chez elle. Après ça, la famille dit oui ou non – la fille peut donner son avis mais c’est pas dit que ca change quelque chose… Après c’est le mariage.

Pour ce qui est de la cérémonie, je sais pas encore bien en détails mais je saurai jeudi puisque je suis invitée à un mariage.
Dans la rue, on installe des immenses ballons colorés d'un goût très ... egyptien :


avec les noms des mariés écrits dessus...



En tout cas, l’homme –ou sa famille- doivent tout payer, y compris l’appartement où ils vont vivre et les meubles. La femme arrive et met les pieds non pas sous la table mais dans la cuisine (petite blagounette) !
Après le mariage, ils peuvent divorcer. Si c’est la décision de l’homme, il perd tout : l’appartement les meubles et les enfants et doit payer une somme prédéfinie dans le contrat. La femme peut divorcer mais seulement pour faute grave (adultère généralement)…. Après le divorce, ils doivent rester dans l’appartement / maison pour 3 mois pour voir si la femme est enceinte. Si pendant cette période il y a contact physique, le divorce est annulé.
En général, la femme tombe enceinte très rapidement : dans les mois qui suivent le mariage. Il ne faut pas perdre de temps.
La famille égyptienne est typiquement composée de 3 enfants. Le rôle de la femme est celui de la femme au foyer comme on peut l’imaginer, l’homme n’aidant pas ou peu aux tâches ménagères.

Les femmes sont très coquettes. Elles portent plusieurs voiles de couleurs différentes (il doit faire 200° là-dessous !) Les habits DOIVENT être assortis : le sac qui rappelle le voile qui rappelle le dessin qui rappelle la montre… Elles mettent 2 tonnes de fond de teint –la peau blanche est très la norme de beauté.
Et bizarrement, elles habillent leurs filles comme des petites poupées. Parmi les cours que je donne j’enseigne (si on peut dire "enseigner") à des maternelles et les petites de 3-4 ans portent de jolies robes colorées et des talons ! On se demande pourquoi elles les habillent comme ça si c’est pour qu’à 14 ans, on les voile et les cache sous des tuniques et des jupes longues…

Plus généralement, pour ce qui est de la religion, difficile de l’ignorer !! Elle est partout ! Cinq fois par jour, c’est la prière et toute l’Egypte retentit au son des haut-parleurs. Les prières rythment la vie. Pratique si on a rendez-vous et qu’on n’a pas l’heure ! Mais c’est quand même difficile de se faire à la première prière, à 5h ! Autour de l’appart, il y a 3 mosquées et donc 3 chants différents. Ce qui donne une symphonie incroyable, une sorte de transe envoutante, glucose et assez effrayante.

Un vendredi au Caire, à l'heure de la prière...
A l’heure de la prière, il n’est pas étonnant de voir des hommes à genoux sur leur tapis, la tête par terre, qui marmonnent, au milieu de nulle part : sur un bout de trottoir, sur le terre-plein central d’une voie rapide, dans la bibliothèque de l’Alliance. Et les hommes les plus pratiquants ont une marque sur le front à force de s’appuyer, qui impose le respect.
Et pendant la prière, on ne chante pas ! Le soir de la fête de la musique à l’Alliance, on a fait un concours de musique et pendant ¼ d’heure, on a tout interrompu par respect. Ambiance bizarre…
Tout le monde ne fait pas toutes les prières mais celles de 12h et du vendredi sont plus ou moins obligatoires. Ce jour-là, c’est impressionnant ! A 12h, la vie s’arrête, même au Caire. Les trottoirs sont envahis, les trottoirs devant les mosquées sont investis, on y installe des tapis, les bruits dans la rue sont sur pause, on n’entend plus que l’Imam prêcher. Le son est si fort que même si on n’est pas musulman, on doit s’arrêter de faire ce qu’on fait parce qu’on ne s’entend plus…



Voila pour ma petite retrospective .

- Suite à un vent de révolution et de commentaires concernant ce blog, je voudrai quand même rappeler aux lecteurs egyptiens que ce blog est comme un journal intime, que je donne mon avis et que si je ne racontais pas ce qui me choque/ m'interpelle ou me fais réfléchir, je n'écrirai rien du tout. Un blog c'est fait pour ca. Il s'agit là de liberté de pensée et d'expression et d'autre part, rien ne vous oblige à le lire! Si vous voulez me donner votre point de vue, je suis ouverte à toute discussion, si cela peut me permettre de comprendre mieux et de connaître votre position.
De la même façon, si vous étiez en France, vous seriez choqués par certaines choses, et vous auriez envie de le faire partager à vos amis, famille etc. C'est ce que je fais, pas plus. Je n'accuse ou ne critique personne ni aucune religion, coutume ou pratique, je ne fais que donner mon opinion dessus et si vous avez assez d'ouverture d'esprit, vous me comprendrez. -

Voilà pour aujourd'hui

vendredi 6 juin 2008

Après une longue absence, je reviens et vais vous parler de mon week end au Caire il y a 2 semaines


Le vendredi matin, le rue est investie pour la prière



Celle là, elle fera pas rire tout le monde mais moi, elle me fait poiler! :)


Visite du quartier copte
Spécial dédicace à Isa ...

It was legendar ...

Des affiches de cinémaPetit resto indien bien sympa

Après midi au spa près du Caire. CA s'apelle Solaris, je vous le recommande chaudement!

- Ce petit cocktail me fait un bien fou!
- Moi de même ma chère, tout à fait charmant! Allons retrouver Jacques et Jean-Paul qui jouent au golf!

Un peu de sport pour garder la ligne...

Après l'effort, le réconfort!

Aaah, vraiment, ce week end, c'était pas de tou repos! ...

lundi 19 mai 2008

Week-end à Al Arish

Bon, je ne suis pas très assidue dans mon rôle de bloggeuse ces derniers temps.
Mais il faut avouer que, d'une, blogspot c'est vraiment de la merde. Je dois télécharger les photos une par une et ca prend trois plombes. Et de deux, j'ai beaucoup de chose à faire.

Voilà un petit récit de mon week-end (plus de photos sont à venir) et quand j'aurai le temps, je vous montrerai mon voyage à Aswan et Louxor.

Ce week-end, on est donc partis a Al Arish, dans le Nord du Sinai, à 40 km de la bande de Gaza. Cette ville se trouve donc en Asie puisque le canal de Suez sépare le continent africain du continent asiatique. (je me suis sentie très proche de toi Isa! Tu as entendu quand je t'ai appelé?)



Bref, je devais donner un cours à l'université samedi (Oui-oui, je suis aussi prof a la fac!!!) et comme c'est un peu loin (4h de Port Said), on est restés deux jours avec les autres stagiaires (Lise et Mariana), une prof de l'alliance (Omneya), la boss (Fabienne) et son mari (Amr).
On a loué une maison sur le bord de la mer et on s'est baignés dans une eau superbe :) on a pris des sacrés coups de soleil aussi...
coucher de soleil sur la mer... :)
Le deuxième jour, on est allés voir Rafah, la ville à la frontiere de la bande de gaza (ne t'inquiète pas maman!), c'est super glauque!

Déjà, pour y arriver, il y a des controles de fou partout, pour verifier qu'on soit pas des terroristes... Ensuite, on voulait se trouver un restau au bord de la mer, malheureusment, l'accès à la plage est un terrain militaire, et quand ils voient arriver un véhicule, ils s'approchent, l'air agressif, et nous font comprendre qu'on doit pas trainer dans les parages....
On a donc voulu chercher un restau en ville. Mais la partie de la ville où il y a des magasins et des restau est du coté palestinien... bref, on est pas restés trop longtemps... et on est repartis, broucouille vers Al Arish.
Petit bilan rapide ...

Sinon, mes cours se passent pas mal. Mais là c'est la fin de l'annee, comme la plupart de nos élèves sont étudiants a la fac, ils sont en exams et donc ils arrêtent les cours particuliers. Du coup, on fait d'autres trucs. Je donne un cours de creation de site web !! Oui, je suis prof d'informatique aussi!! et après, on va bosser sur la creation de materiel pédagogique (cd audio, exercices types etc.) et puis sur des projets plus culturels (festival de courts-metrages, projections de films, de reportage et autre).

J'apprends l'arabe chouaya chouaya. Quelques mots par-ci par-la, mais ca a du mal à rentrer...
Au final, aujourd'hui je sais dire :
"bonjour, un riz-au-lait (le 1er mot que j'ai appris! Il faut avouer que c'est trop bon!) (pas s'il vous plait, c'est trop compliqué!). merci. au revoir"
En arabe, ou plutôt en phonétique, ca donne : "Salam aleikoum, wared roz bin laben. shoukran. maas salam"

Après, je sais compter et lire les chiffres de 1 à 20 et je sais dire "regarde" et "c'est joli" ou encore "je ne comprends pas".
Bref, pour une spécialiste des langues, j'ai vu mieux!!

Pour lire les chiffres, c'est pas évident. Alors pour commencer, le zéro, c'est un point vers le bas. Le 1 ca va, il ressemble à un 1, avec un design arabe... Le 2, ca se complique déjà, c'est comme un 7 à l'envers, parfois arrondi. Ensuite, le 3 ressemble au 7 à l'envers, avec une espèce de vague sur le dessus... Le 4, figurez-vous que c'est un 3 à l'envers (tordu quand même!). Le cinq, ça ressemble à un zéro, ou plutôt à un oeuf. Le 6, c'est un 7!! Le 7, c'est un V et le 8, c'est un V à l'envers. Enfin, le 9 ressemble à un 9 anglais (sans l'arrondi).

Pppffff! C'est vraiment pas évident. Et il faut rappeler que les chiffres que nous utilisons sont les chiffres arabes, qui sont utilisés partout dans le monde arabe ... sauf en Egypte, où ils utilisent les chiffres indiens!
Vas comprendre pourquoi!

mercredi 7 mai 2008

Voyage à l'oasis de Siwa

:) ...



On est partis quelques jours à Siwa, une oasis à l'ouest de l'Egypte, qui n'est qu'à quelques kilomètres de la Libye. Le voyage en voiture a duré 12 longues heures !

Je tiens d'ailleurs à remercier solennellement l'inventeur de la climatisation.
Pendant longtemps, on a longé la Mer Méditerrannée. Sur la route, après être passés à Alexandrie (je dormais...) on s'est arrétés à Marsa Matrouh, une station balnéaire aux couleurs incroyables! Oui, la mer derrière moi est la même que chez nous. Difficile à croire, hein?


Et puis, on a pris une route à gauche, et là, tout à coup, le désert infini...

Autour de nous, que du sable.

Toute trace de civilisation a disparu. On se sent tout petit et serein à la fois.

Après les lagons de la mer, nous serpentions entre les dunes
On a fait une pause dans un café au milieu de nulle part...


A droite, Amr, qui est égyptien. C'est le mari de la directrice de l'Alliance française. A ma gauche, Dania, libanaise, enseignante à l'Alliance et son mari, Yasser, qui travaille dans l'industrie de pétrole. Ils se sont rencontré sur Internet... Le cyberdating a touché le moyen orient!

Sans oublié le chat, qui est un peu l'animal de l'Egypte. Il y en a partout. Comme à Espigoule! référence! :)
Après cette longue route entre les collines rocailleuses et les dunes de sable à perte de vue, une Oasis: Siwa!

On découvre les habits traditionnels locaux...
Un tissu bleu à carreaux, avec des broderies oranges et rouges faites à la main, qu'elles mettent sur la tête et qui arrive aux molets (cachés par une jupe longue évidemment), et un voile noir devant le visage pour les femmes mariées. Combinaison Intégrale! Rien ne dépasse. On se demande comment elles voient...
A noter aussi qu'ici, l'été, la température grimpe à 55°!
Dès le mariage, les femmes doivent porter cet habit dès qu'elles sortent de chez elles. Elles refusent d'être prises en photo car leurs maris ne seraient pas contents!
Elles n'ont le droit d'enlever leur voile facial que devant leurs maris, leurs enfants, leurs frères, et leurs beaux pères, c'est à dire devant les hommes qu'elles ne peuvent pas épouser...

Tout l'artisanat, ou presque, est lié au mariage. Ici, les coutumes sont encore bien respectées. Vers 8 ans, la petite fille est comme "réservée" par un homme - agé d'environ 14-15 ans. Il y a une sorte d'arrangement entre les familles sur la dote. Vers 18 ans, elle se marie. Il arrive que la mariée ne connaisse pas ou n'ait jamais vu son mari. Les 7 jours précédents la cérémonie, la future mariée va chez la famille de son futur mari, elle porte un tissu coloré, orné de boutons et de perles (voir photo plus loin) et les femmes font tout pour elle, elle la prépare pour le mariage. Si le mari trouve que finalement sa nouvelle femme n'est pas à son goût, il peut simplement la "rendre" à sa famille dans un délais de 15 jours, sous simple présentation du ticket de caisse...
Je reviendrai sur les femmes bientôt car c'est un sujet tout à fait passionnant.
Après s'être installé dans notre hotel, le Cléopatra (quelle originalité! Tous les hotels s'apellent le Cleopatra en Egypte!), on est allé visiter le Chali. C'est les ruines de la ville, avant l'innondation en 1926 qui a détruit la plupart des maisons (qui sont construites en terre et paille) et qui a contraint les habitants à quitter leurs maisons.

Le Chali date du XIIIè siècle et ce qui en reste est assez bien conservé.
La vue d'un toit...

Il y a beaucoup de jolies portes ...

qui tiennent par le pouvoir du saint esprit ...Dania et moi. Pose dans les ruelles désertes...

On a fait la rencontre de ce petit garçon trop mignon qui nous a fait visiter sa maison

... et sa mère nous a montré l'artisanat local. Voilà un tissu brodé avec des perles et des boutons cousues. Les boutons reflètent le soleil et plus il y en a, plus on est lumineux... Ensuite, on a fait un tour en calèche...

Notre chaffeur, Youssef, 14 ans. Comme il y a beaucoup de Youssef, ils ont tous un surnom, comme les Mohammed. Notre Youssef se fait appeler Doudi!

Je devrai sérieusement y penser pour moi aussi!...

La visite a commencé par le Temple de l'Oracle, datant du VIe siècle AVANT JC! Difficile à imaginer... Surtout quand on voit comme il est bien conservé.


La vue est magique. En 1er plan, un temple magnifique et historiquement très important, en 2e plan, une forêt dense de datiers , à gauche, le lac Siwa et tout autour, le désert de sable clair

C'est ici qu'en 331 avant JC, après un voyage de 8 jours dans le désert, Alexandre le Grand vint chercher la confirmation de sa filiation divine avec Zeus... Rien que ca!

Il ne révéla jamais la réponse de l'oracle... Mais certains archéologues pensent qu'il a été enterré ici à Siwa.

:)


Seconde étape, la montagne de la mort...


Cette énorme masse de calcaire est parsemée de tombes

On peut y retrouver des os qui ont l'air bien humain...

Fabienne et moi jouons les archéologues...



Départ à vélo vers le lac près de Siwa pour voir le coucher du soleil. La balade était magique : un léger vent frais dans les cheveux, le paysage qui se déroule devant et autour de nous, des sons et des odeurs magiques. 100% liberté. Sensation de bien-être total. Sourire bloqué :)




Aah... quelle chienne de vie, comme dirait mon père! :)

retour en ville. Le Chali by night...Safari dans le désert!

Nous voilà partis une journée et une nuit dans le désert.

On est parti de l'Oasis de Siwa, on a quitté le goudron, et tout à coup, on s'est retrouvé dans le désert et bientôt la ville a disparu derrière les dunes. Sentiment de sérenité et de petitesse!
La Grande Mer de sable est le plus grans champ de dunes du monde. Elle s'étend sur 800 km vers le sud. A certains endroits, il y a des sables mouvants d'une profondeur de 15 m! Autant dire qu'il faut connaître pour s'y aventurer...


Et comme safari rime avec panne, nous voilà arrêtés en plein désert pour faire refroidir le moteur...

Notre guide/chauffeur/mécano quelque peu édenté!


Paysage romantique. Ondes magiques.
Des ombres, des formes, du silence.
Le calme serein.
Des kilomètres et des kilomètres de sable...

Et tout à coup, un lac! température idéale. Quelques poissons qui frétillent et nous (plus les 40 autres touristes qui on fait le même safari que nous mais que j'ai évité de prendre en photo)!Une petite baignade et ca repart!

Arrêt à une source d'eau chaude (45°!). Au milieu de nulle part, entourée par les dunes de sable, un bassin! Incroyable! Dans un périmètre de 15 m, des palmiers et puis rien que du sable! Ca sent un peu le souffre mais c'est pas grave, ca fait partie du voyage! :)




Panne de 4x4. Au milieu du désert. Pas très rassurant...

Ouf, voilà un campement!


Pause photo ...



Les doigts de pieds en éventail, en regardant le soleil se coucher sur les dunes! Magnifique!


On s'est essayé au sandboard. C'était assez comique!


tout shuss


cheveux dans le vent
prudente...
100% style
















Ou trop en arrière....

A chacun son style...

En tout cas, une chute sur le sable, c'est aussi douloureux que sur le verglas ... Je me suis payé un bon bleu sur la fesse! La remontée aussi est assez douloureuse. Il n'y a même pas de tire-fesse, scandale!

On a trouvé un camp pour passer la nuit. Une shisha et au lit.
Le lendemain, après une nuit fraiche sous un ciel étoilé, nous sommes allés chez Youssef, notre chauffeur de calèche. Il nous a présenté à sa famille.

On s'est fait faire des tatouages au henné par les cousines de Youssef.

:)
...


Prochaine aventure : Aswan...
Félicitations aux courageux qui lisent tous les commentaires, et jusqu'au bout!